Les précautions santé lors d’un voyage à l’étranger

Précautions santé avant un voyage à l'étranger

Avec le développement considérable des liaisons internationales, principalement lié au tourisme et aux affaires, une demande particulière s’est constituée autour de la prévention et de la prise en charge des maladies susceptibles d’être contractées à l’occasion d’un déplacement dans certains pays.

Une véritable spécialité est en train de naître autour de cette Médecine des voyages, très fréquemment orientée vers la médecine tropicale et nécessitant une parfaite connaissance et une mise à jour constante des informations sanitaires en provenance de tout pays de destination .

Il existe un règlement sanitaire international auquel il est obligatoire de se conformer (vaccinations obligatoires en fonction du pays de destination, prise en compte du contexte endémique ou éventuellement épidémique d’un pays particulier).

L’application du Règlement sanitaire international (2005) ou RSI (2005), avec l’appui technique de l’OMS, par tous les pays qui se sont engagés à se conformer aux nouvelles dispositions du Règlement, contribuera dans une large mesure à renforcer la sécurité sanitaire aux niveaux national, régional et international.

Faites les vaccinations recommandées

Pour tous les adultes et quelle que soit la destination.

La mise à jour des vaccinations contre la diphtérie (de préférence avec une dose réduite d’anatoxine au 1/6 : Revaxis®), le tétanos et la poliomyélite est recommandée.
Un sujet correctement vacciné a reçu au moins les 3 injections de la primovaccination dans l’enfance et un rappel tous les 10 ans.
Remarque: En cas de plaie « tétanigène », un rappel doit toujours être proposé si le dernier rappel date de plus de 5 ans, associé à une injection d’immunoglobulines s’il date de plus de 10 ans).
Un rappel de vaccin contre la coqueluche peut être proposé et aux futurs parents.
Pour les voyageurs sans antécédent de rougeole et non vaccinés, une injection de vaccins doit être envisagée.

Pour tout type de séjours dans les pays à bas niveau sanitaire

La vaccination contre l’hépatite A (Havrix 1440®) est recommandée.

Schéma vaccinal :

  • une injection 10 à 15 jours avant le départ puis rappel 6 à 12 mois plus tard et rappel après 10 ans.
  • la durée de protection est supérieure à 10 ans.
  • possible chez l’enfant à partir de l’âge de 1 an.

ATTENTION au schéma vaccinal associant les vaccins contre les hépatites A et B (Twinrix®). Il faut dans ce cas prévoir 3 injections à M0-M1-M6

Un dépistage sérologique des anticorps IgG anti-VHA (Ac totaux) à la recherche d’une infection ancienne dispensant de la vaccination, peut être proposé :

  • aux personnes nées en France avant 1945,
  • ou qui ont séjourné plus d’un an dans un pays de forte endémicité,
  • ou qui signalent un antécédent évocateur d’hépatite virale (jaunisse dans l’enfance).

Séjour dans un pays à bas niveau sanitaire, prolongé (supérieur à 3 semaines) ou dans des conditions d’hygiène précaires.

La vaccination contre la fièvre typhoïde (Typherix®) est proposée.

Schéma vaccinal :

une injection si possible 2 semaines avant le départ ; La durée de protection est de 3 ans; L’efficacité protectrice n’est pas totale (ne couvre pas toutes les souches).
Possible chez l’enfant à partir de l’âge de 2 ans.
Elle peut être associée dans la même seringue à la vaccination contre l’hépatite A (Tyavax®)

Séjour prolongé de plus de 3 semaines ou fréquents, activités (dans le secteur de la santé) ou comportements à risques (notamment sexuels, ou tatouage, piercing…)

Le vaccin contre l’hépatite B est efficace chez les sujets exposés.

Schéma vaccinal :

Deux injections espacées d’un mois, avec un rappel unique 6 mois plus tard (schéma classique 0-1-6).
En cas de départ imminent, on peut proposer 3 injections espacées d’un mois, avec rappel 1 an plus tard. Un autre protocole accéléré ( J0, J7, J21) est également possible, avec rappel 1 an plus tard.

Séjour prolongé ou « aventureux » et en situation d’isolement dans un pays à haut risque (surtout en Asie : notamment en Inde)

La rage, maladie infectieuse mortelle, bénéficie d’un vaccin bien toléré utilisable à titre préventif.

Les chiens errants ou semi-domestiques, nombreux dans les villes de la plupart des pays en voie de développement d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique, constituent le principal réservoir et vecteur de virus de la rage, même s’ils ne paraissent pas malades. En toute circonstance, évitez d’approcher tous les animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques.
Toute morsure, quelle que soit sa localisation, expose à un risque de transmission de la rage. Le contact d’une plaie ouverte (toute morsure mais aussi, une érosion, voire une simple griffure de la peau) ou d’une muqueuse (bouche, œil, …) avec la salive d’un animal enragé est à risque. Une attention particulière doit être portée aux jeunes enfants qui, dès l’âge de la marche mais avant celui de la parole, sont les victimes les plus fréquentes en zone d’enzootie rabique.

Schéma vaccinal :

3 injections à J0, J7, J21 ou 28, rappel 1 an plus tard.
durée de protection : 5 ans.

ATTENTION : La vaccination préventive ne dispense pas d’un traitement curatif qui doit etre mis en oeuvre le plus rapidement possible après exposition.

Conduite à tenir en présence d’une blessure par un animal, ou un contact avec la salive:

1 – Traitement de première intention

Nettoyage soigneux de la plaie à l’eau et au savon de Marseille.
Rinçage abondant et application d’un antiseptique.
Vérification de l’immunité antitétanique.
Une antibiothérapie systématique peut être proposée après morsure lorsque la plaie est particulièrement déchiquetée pour une durée comprise entre 5 et 10 jours). Elle sera systématique en cas de signes infectieux locaux ou de douleur exquise au site de morsure.

2 – Vérification de la vaccination

Si la vaccination préventive a été complète (avec rappel à un an, et datant de moins de 5 ans), il faudra simplement compléter la vaccination (se renseigner localement aupres du consulat de France). Chez un sujet préalablement vacciné contre la rage, seuls 2 rappels de vaccin effectués à 3 jours d’intervalle sont nécessaires, le premier étant réalisé le plus tôt possible.

Dans cette situation, les immunoglobulines ne sont pas indiquées (ceci est très important car il est difficile voire impossible de se procurer ces produits dans de nombreuses régions du monde du fait de leur rareté et de leur coût)

3 – Dans le cas de l’absence de vaccination préventive

En l’absence de vaccination préventive, le traitement vaccinal comprend cinq injections, et doit être associé à l’injection d’immunoglobulines spécifiques si possible au niveau de la plaie.

Séjour prolongé (supérieur à 4 semaines) en zone rurale à la saison des pluies en Asie du Sud ou de l’Est .

L’encéphalite japonaise est une maladie virale transmise par la piqûre à la tombée de la nuit d’un moustique, le Culex, qui effectue son cycle au contact des porcs. La probabilité de contracter la maladie pour un touriste dans la zone d’endémie est inférieure à 1/1 000 000 (avec majoritairement des formes inapparentes). Le risque passe à 1/5 000 dans le cas d’un séjour prolongé, en zone rurale (notamment de rizières), pendant la saison de transmission, dans les pays suivants : Bangladesh, Myanmar, Cambodge, Chine, Corée, Inde, Japon, Laos, Népal, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande, Vietnam.

Le vaccin (Jevax ®) est disponible sur demande dans les centres de vaccination antiamarile agrées.

Il est donc préférable de s’y prendre au moins deux mois avant le départ.

Schéma vaccinal :
3 injections à J0, J7, J 28 (ou 21), la dernière au moins 10 jours avant le départ, en raison du risque de réaction allergique retardée
En cas de départ imminent, un schéma accéléré : J0, J7, J 14 est admis.
Possible chez l’enfant à partir de 1 an (jusqu’à 3 ans, demi-dose).
Rappel deux ans plus tard.
Durée de protection : au moins 2 ans après la primovaccination (rappel 1 à 3 ans)
Eviter d’injecter d’autres vaccins en même temps (laisser si possible un mois d’intervalle). REMARQUE : Toujours insister sur la bonne utilisation des répulsifs et insecticides.

Séjour printanier ou estival en zone rurale en Europe centrale ou orientale

La méningo-encéphalite à tiques est une maladie virale transmise dans l’est de l’Europe après la morsure d’une tique. Les tiques femelles sont actives du début du printemps jusqu’à la fin de l’été, en campagne et dans les forêts où elles attendent, pendues à des brins d’herbe ou à des branchages, de s’accrocher au promeneur de passage. Il existe un vaccin efficace contre cette maladie, Ticovac®.

Schéma vaccinal :

Trois injections, les deux premières à 1-3 mois d’intervalle, la troisième 9-12 mois plus tard ; rappel à 3 ans puis tous les 3-5 ans.
Possible chez l’enfant à partir de 3 ans (première injection : demi-dose jusqu’à 16 ans).
Une réaction fébrile, avec ganglions, est assez fréquemment observée.
Associations vaccinales à éviter.

ATTENTION :

  • Penser à rechercher tous les jours la présence éventuelle de tiques.
  • Les répulsifs à base de DEET sont également efficaces pour repousser les tiques.

Autres situations

La grippe diffuse de manière épidémique dans l’hémisphère Sud. Le vaccin antigrippal adapté à chaque épidémie, administré tous les ans avec les mêmes indications qu’en France, est disponible sur place dans le pays visité, ou sur demande exceptionnelle auprès des autorités de santé françaises. Le vaccin est également recommandé pour des séjours dans les pays à risque d’épidemies de grippe aviaire (pour limiter les craintes liées à la confusion entre les deux affections).

Pour les voyageurs se rendant dans des lieux éloignés à haute prévalence de la leptospirose (randonneurs en zones de rizières ou d’eaux mortes, rafters, spéléologues, plongeurs en eau douce) un vaccin contre la leptospirose, Spirolept®, peut être proposé.

Schéma vaccinal :
2 injections à 15 jours d’intervalle, rappel à 4-6 mois puis tous les 2 ans.
Eviter les associations vaccinales (séparer d’au moins 3 semaines avec les autres vaccins).